Apparences Belgique

Les variations individuelles de l’anatomie artérielle du visage visualisées grâce à la Réalité Augmentée.

Professeur Benoit Hendrickx est chirurgien plasticien à l’UZ Brussel

Une première mondiale dans Apparences !

 

Le Professeur Benoit Hendrickx est chirurgien plasticien à l’UZ Brussel et reçoit également ses patients dans ses cabinets privés à Wemmel et à Knokke. Il donne des formations sur l’anatomie faciale et les injectables dans le monde entier et est également le fondateur et PDG de Augmented Anatomy.

 

Les injections de « fillers » deviennent de plus en plus populaires et enregistrent une croissance annuelle de plus de 18% dans le monde, atteignant désormais un nombre total de traitements de plus de dix millions par an. C’est également le cas au sein du Bénélux où elles constituent l’un des traitements cosmétiques qui connaissent la progression la plus soutenue, atteignant un taux de croissance supérieur à 10% par an.

Les risques et les complications possibles liés aux injections de « fillers »  ne doivent pas être sous-estimés et malheureusement, leur occurence est en augmentation. 

La complication la plus sérieuse est l’injection accidentelle d’un « filler » dans un vaisseau sanguin artériel (injection intra-artérielle), ce qui peut engendrer la nécrose de tissus adjacents.  Lorsque l’artère qui irrigue l’œil est bloquée, le patient peut même devenir aveugle d’un œil ou même des deux yeux.

Au cours de l’année écoulée, cette complication désastreuse a été signalée à plusieurs reprises en Belgique et des centaines de cas de cécité ont été rapportés dans le monde, suite à des injections de « fillers », pour lesquels il n’existe aucune perspective de guérison, mais également des dizaines de milliers de cas de nécrose du visage  suite à l’injection accidentelle d’un « filler » dans une artère du visage. 

 

Nécrose cutanée et cécité après injection de « filler » dans une artère du visage.

Source: www.realself.com

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Peu importe la manière dont nous connaissons et contrôlons bien l’anatomie du visage, il est impossible de connaître la configuration exacte du réseau artériel du visage d’un patient .

Les variations anatomiques des artères du visage sont considérables . Non seulement l’emplacement des artères diffère d’un individu à l’autre, mais également leur trajectoire et leur profondeur. La partie centrale du visage représente la plus grande zone de danger,  pouvant provoquer une nécrose cutanée ou une cécité. Et c’est précisément dans cette zone –  où le nombre de variations constatées au sein des anatomies individuelles est le plus important – que la plupart des injections de « fillers » sont effectuées.

Jusqu’à ce jour, il n’existait aucun moyen de savoir où passent réellement les artères du visage d’un patient, puisque nous ne nous ne pouvons tout simplement pas voir à travers la peau.

Des expériences sont menées au Japon et en Corée avec des injections de « fillers » sous guidage échographique, mais il reste extrêmement difficile de visualiser un vaisseau sanguin et la pointe de l’aiguille de « filler » simultanément  avec des ultrasons (en particulier pour un injecteur peu habitué aux ultrasons.

De plus, il est impossible d’estimer le résultat de l’injection de « filler » lors de l’échographie et la stérilité de l’injection est potentiellement compromise par le gel utilisé et le manque de désinfection appropriée.

Soutenue notamment par la VLAIO, L’équipe de Augmented Anatomy (AA), une startup belge dirigée par le Professeur Benoit Hendrickx  vient de  développer  une technologie permettant de visualiser l’ensemble du réseau artériel du visage par le biais de la Réalité Augmentée.

Cette application a été nommée ARtery 3D.

Il s’agit tout d’abord d’effectuer une IRM.

De nos jours, cela peut être réalisé dans la plupart des hôpitaux, à relativement court terme et à coût raisonnable. L’absence d’utilisation d’agents de contraste rend en outre cette procédure totalement inoffensive.

AA a développé un protocole de numérisation spécifique pour chaque type d’IRM dans le monde, ce qui signifie que nous sommes la première équipe au monde à même à visualiser parfaitement les artères du visage de manière consistante et sans risque. (Fig2).

Ces protocoles sont mis gratuitement à disposition par AA pour chaque radiologue qui doit effectuer un tel scan.

Fig2: L’IRM sans contraste révèle la présence de toutes les artères sous-cutanées

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Dès que le radiologue a téléchargé ces images sur le serveur AA – au sein duquel les images sont d’abord traitées pour répondre aux exigences de la réglementation RGPD –

l’utilisation d’un algorithme « intelligent » développé par AA permet l’analyse des images IRM et le logiciel transforme ensuite les données en un modèle à trois dimensions de vaisseaux sanguins, comprenant l’anatomie artérielle complète du visage.

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Ce modèle 3D est donc unique pour chaque individu et sera toujours différent de l’anatomie traditionnelle  connue dans les manuels. Le modèle 3D est ensuite traité par le logiciel ARtery 3D permettant d’obtenir une image de Réalité Augmentée pouvant être visualisée sur le visage de la personne  via n’importe quel smartphone. (Fig 3).Un seul scan IRM permet ainsi au praticien de visualiser le réseau artériel de son patient à chaque nouvelle  injection de « filler » et d’identifier ainsi toutes les zones de danger. C’est comme si l’on pouvait désormais regarder directement à travers la peau ! Dans un avenir proche, la nouvelle génération des lunettes AR, comme les HoloLens de Microsoft, sera également disponible, ce qui permettra un fonctionnement mains libres..

Fig3: l’image IRM est automatiquement traduite en une image 3D,qui, grâce à la Réalité Augmentée, rend possible la visualisation du réseau d’artères du patient.

AA a pris le parti de rendre cette technologie accessible à un prix raisonnable dans la mesure où celle-ci pourra aider un grand nombre de praticiens à traiter leurs patients de manière plus sûre.

A titre indicatif, la technologie et le service de AA sont disponibles au prix de lancement de €199/mois,, soit à peu près la marge  réalisée sur l’utilisation d’un seul « filler ». De plus, cette technologie fournira une énorme quantité de données anatomiques – anonymes – pour la science et, grâce à l’utilisation de ARtery 3D, nous pourrons obtenir une image beaucoup plus précise de l’anatomie des vaisseaux sanguins du visage. Augmented Anatomy mettra toutes les publications résultant de ces données à la disposition du public dans des revues en libre accès, afin que chacun puisse profiter des avantages de ces nouvelles connaissances anatomiques.

 

Pour plus d’informations : www.augmented-anatomy.com